« Il faut travailler au-delà de 65 ans » : après le RSA, les retraités dans le viseur

Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, prend à contre-pied le débat politique actuel en affirmant qu’il faut allonger la durée de travail, au nom de la démographie et de la soutenabilité du système.

Une position tranchée dans un débat sensible

Alors que le gouvernement envisage de suspendre l’application de la réforme des retraites de 2023, Nicolas Dufourcq appelle à poursuivre le mouvement dans l’autre sens. Dans un entretien accordé au JDD, le dirigeant de Bpifrance estime que « la France doit impérativement travailler plus longtemps », jugeant nécessaire de repousser l’âge légal à 65 ans, voire au-delà.

Une déclaration qui intervient alors que l’âge légal est actuellement gelé à 62 ans et 9 mois jusqu’en 2028, avec une durée de cotisation de 170 trimestres pour une retraite à taux plein.

À lire aussi: Fin de l’abattement de 10 % pour des millions de retraités : combien allez-vous payer en plus en 2026 ?

Vieillissement de la population : un défi pour l’État-providence

Pour Nicolas Dufourcq, le vieillissement démographique constitue « le facteur le plus structurant pour l’avenir de notre modèle social ». Il défend une vision pragmatique, appuyée selon lui sur des données objectives :

« Entre 60 et 70 ans, nous sommes généralement en bonne santé. Il faut adapter notre modèle de retraite à cette réalité. »

Le patron de la banque publique souligne les disparités sociales dans l’espérance de vie ou les conditions de travail, reconnaissant qu’une ouvrière en abattoir ne peut être comparée à un cadre bancaire. Mais il affirme qu’il n’est plus acceptable que 40 % des cadres partent anticipativement à la retraite, dès 60 ans.

« Une partie des retraites, c’est de la dette »

Dans son livre La dette sociale de la France (Odile Jacob), Dufourcq revient sur les origines du système et fustige la décision de 1982 d’abaisser l’âge légal à 60 ans, qualifiant cette mesure de « folie ».
Il déplore un manque de discours de vérité à l’égard des Français :

« On ne leur a pas dit que les retraites sont en partie financées par la dette, et que cette dette explose. »

Une voix dissonante, mais de plus en plus audible ?

En appelant à faire passer l’intérêt collectif avant les considérations politiques, Dufourcq s’inscrit dans une ligne de pensée défendue par une partie du patronat, mais peu relayée par les partis politiques.

Alors que la France doit faire face à des déséquilibres budgétaires chroniques, l’avenir du système de retraites pourrait redevenir un point de friction majeur à l’approche des élections.

Conclusion

À contre-courant du discours ambiant, Nicolas Dufourcq alerte : la question de l’âge de départ n’est pas réglée, et repousser les curseurs est « inéluctable » si la France veut préserver son modèle social.
Et vous, que pensez-vous de ce constat ? Seriez-vous prêt à travailler jusqu’à 65 ans, voire plus, pour garantir l’équilibre du système ? Partagez votre avis dans les commentaires.

Anna

Experte en entrepreneuriat, offrant des conseils pratiques pour aider les entrepreneurs à développer et réussir leurs entreprises.

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