Un amendement glissé discrètement dans le projet de loi de finances 2026 propose une réforme majeure : imposer la clôture du PER à l’âge légal de départ à la retraite. Une mesure qui pourrait bouleverser les stratégies patrimoniales de milliers de Français, et inquiète déjà les épargnants.
Le PER bientôt automatiquement liquidé à 64 ans ? Une petite révolution en marche
Depuis plusieurs semaines, un amendement parlementaire fait frissonner les futurs retraités. Il vise à obliger la clôture du PER dès l’âge légal de départ à la retraite, soit 64 ans depuis la réforme de 2023. Jusqu’ici, chacun pouvait décider du moment idéal pour débloquer son Plan d’Épargne Retraite. Cette nouvelle règle, si elle est adoptée, réduirait drastiquement la marge de manœuvre des épargnants, en imposant un dénouement automatique sans liberté de choix.
Une réforme discrète, mais à fort impact pour les épargnants
Peu médiatisée, cette proposition repose sur une vision plus stricte de l’usage du PER : il ne servirait qu’à financer la retraite, et non à optimiser la transmission patrimoniale. L’objectif est aussi fiscal : éviter que les abattements liés au PER soient utilisés jusqu’au décès pour réduire les droits de succession. Un changement de philosophie qui pourrait remettre en cause des années de planification financière menées par les particuliers et leurs conseillers. Découvrez notre article sur la retraite : le gel des 170 trimestres jusqu’en 2028 va bouleverser les plans de milliers de Français issus de cette génération.
Qui serait concerné par cette clôture automatique du PER ?
L’obligation de liquidation concernerait tous les types de PER : individuels, collectifs et obligatoires. Le critère déclencheur serait l’atteinte de l’âge légal de la retraite. Des zones d’ombre demeurent : quid du cumul emploi-retraite, des situations de retraite progressive, ou des PER déjà ouverts par des retraités ? Le texte n’apporte pas encore de réponse claire, laissant les futurs retraités dans l’incertitude la plus totale.
Jusqu’ici, une gestion libre et souple du PER
Actuellement, le PER offre de nombreuses possibilités de sortie : en capital, en rente viagère ou de façon fractionnée, selon les besoins. Cette souplesse permet aux épargnants d’adapter le déblocage à leur situation fiscale ou à leurs projets personnels. Seuls certains cas autorisent une sortie anticipée (invalidité, décès du conjoint, achat immobilier). Cette flexibilité patrimoniale serait directement menacée par la nouvelle règle envisagée par les députés.
Ce que vous ne pourrez plus faire si la mesure passe
Avec une clôture obligatoire, de nombreuses stratégies deviendraient impossibles. Finie l’attente d’un moment fiscalement plus favorable. Finie la transmission optimisée via le PER en cas de décès. Fini le lissage des retraits pour éviter un pic d’imposition. Ce changement viendrait réduire le PER à une simple caisse de retraite, alors que beaucoup l’utilisaient aussi comme outil de gestion patrimoniale à long terme.
Quelles conséquences fiscales concrètes pour votre retraite ?
Sortir un capital important en une seule fois pourrait vous faire grimper dans une tranche marginale d’imposition élevée. Opter pour la rente viagère offre plus de sécurité, mais reste fiscalisée après un abattement de 10 %. Quant à la sortie fractionnée, sa compatibilité avec une liquidation imposée reste floue. La réforme pourrait donc imposer une décision précipitée, avec un impact fiscal important à un moment peu favorable.
Que faire dès maintenant pour anticiper ?
Face à cette menace, il est conseillé d’évaluer votre fiscalité marginale, de simuler différents scénarios de sortie, et de sécuriser votre capital à l’approche de la retraite. Il est encore temps de profiter de la souplesse actuelle pour arbitrer, optimiser vos supports et verser intelligemment. Renseignez-vous aussi sur l’assurance-vie, les plans Madelin ou les PERP si vous y avez encore accès. Anticiper aujourd’hui pourrait vous éviter de subir demain.
Des professionnels et associations déjà mobilisés
Des groupes d’épargnants ainsi que des conseillers en gestion de patrimoine alertent sur les conséquences de cette mesure. Ils demandent au gouvernement de maintenir une souplesse minimale, au moins pour les retraits fractionnés ou certaines situations exceptionnelles. Les discussions parlementaires à venir seront décisives : il reste encore une marge de négociation pour alléger la rigueur de ce texte. Découvrez également notre article sur la réforme des retraites suspendue : qui va vraiment payer en 2026 ?
Une réforme encore floue mais aux enjeux majeurs
Tant que la mesure n’est pas votée, rien n’est figé. Mais les enjeux sont clairs : cette réforme bouleverserait le calendrier patrimonial, réduirait la liberté de planification, et alourdirait potentiellement la fiscalité des retraits. En imposant une liquidation à 64 ans, l’État viendrait reprendre la main sur une épargne longtemps présentée comme personnelle et flexible. Chaque retraité doit désormais surveiller de près l’évolution du débat.
Conclusion
La liquidation imposée du PER serait un tournant pour l’épargne retraite en France. Il est crucial de vous informer, d’anticiper vos choix, et de faire entendre votre voix avant que la loi ne soit adoptée. Et vous, que pensez-vous de cette réforme ? Votre avis compte : laissez un commentaire pour enrichir le débat et alerter d’autres lecteurs concernés.
