La réforme des retraites est suspendue. Un geste politique fort qui pourrait modifier l’âge de départ de centaines de milliers de Français. Qui est concerné ? Et que va-t-il réellement se passer ?
Suspension de la réforme : un tournant inattendu
Ce lundi 14 octobre, Sébastien Lecornu a proposé la suspension de la réforme des retraites, une mesure déjà partiellement appliquée depuis septembre 2025.
Adoptée en 2023, cette réforme avait instauré un âge légal de départ à 62 ans et 9 mois pour les personnes nées en 1963, avec 170 trimestres cotisés requis.
Mais ce gel change la donne pour les générations suivantes : 1964 à 1968 pourraient ainsi partir jusqu’à 15 mois plus tôt qu’initialement prévu.
Qui est concerné par ce gel de la réforme ?
Le gel de la réforme impliquerait un arrêt immédiat de la montée progressive de l’âge légal, comme le réclame notamment la CGT.
Concrètement, cela signifie :
- Départ maintenu à 62 ans et 9 mois pour tous, au lieu de continuer vers 64 ans comme initialement prévu.
- 170 trimestres requis, sans augmentation prévue.
Des gagnants… mais aussi des perdants
Gagnants :
- Les générations 1964 à 1968, qui évitent un report supplémentaire de leur âge de départ.
- Les assurés proches du départ, qui voient leur trajectoire stabilisée.
Perdants :
- Les générations nées après 1968, qui pourraient voir les dispositifs d’amélioration de la réforme (pénibilité, prévention) gelés ou supprimés.
- Les carrières fragmentées ou précaires, souvent oubliées des dispositifs actuels, qui espéraient des mesures correctives dans les étapes suivantes.
Pensions : des hausses déjà validées malgré tout
Indépendamment de la suspension, certaines revalorisations sont déjà votées et entreront en vigueur :
- +1,3 % pour les pensions de base dès janvier 2026 (versement en février)
- +0,7 % pour les pensions complémentaires Agirc‑Arrco à partir de novembre 2025
Une pension moyenne de 540 € sera ainsi augmentée d’environ 3,8 € par mois.
Ce que prévoit encore le budget 2026
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, à déposer avant le 20 octobre, pourrait intégrer cette suspension sans loi spécifique.
Le budget inclut aussi :
- La prise en compte des 24 meilleures années pour tous
- Une majoration de 10 % dès le 3e enfant, sans condition d’âge
Ce qu’il faut retenir
Le gouvernement pourrait stopper la réforme sans obstacle juridique majeur s’il agit avant l’entrée en vigueur des nouvelles étapes.
Mais cette suspension, si elle soulage les plus proches de la retraite, creuse l’incertitude pour les plus jeunes, qui voient s’éloigner les ajustements sociaux promis.
Que pensez-vous de cette suspension ? Faut-il geler la réforme pour tous ou cibler certains profils ? Partagez votre avis en commentaire.
