Retraite progressive dans la fonction publique : l’option méconnue qui séduit de plus en plus d’agents publics

Depuis septembre 2025, la retraite progressive est élargie aux fonctionnaires dès 60 ans. Présentée comme une solution douce de transition vers la retraite, elle promet flexibilité et maintien partiel de revenus. Mais entre lourdeurs administratives, inégalités d’accès et effet d’aubaine pour les mieux lotis, la réalité du terrain nuance fortement l’enthousiasme. Longtemps réservée au secteur privé, la retraite progressive s’étend désormais à l’ensemble de la fonction publique. Fonctionnaires titulaires, contractuels, hospitaliers ou territoriaux peuvent, en théorie, réduire leur activité tout en percevant une fraction de leur pension. L’objectif ? Aménager la fin de carrière sans rupture brutale, tant financière que psychologique.

Une ouverture à 60 ans qui séduit sur le papier

Depuis septembre 2025, les agents publics peuvent accéder à la retraite progressive dès 60 ans avec 150 trimestres validés. Le principe est simple : l’agent passe à temps partiel (entre 50 % et 90 %) et perçoit la part de pension équivalente au temps non travaillé. Le reste de la retraite continue de se constituer. Ce cadre flexible répond à une attente forte en matière de transition douce, surtout pour les agents proches du départ mais encore actifs. Retrouvez notre article sur les fonctionnaires : la réforme choc de la pension de réversion prévue en 2026 va tout changer.

Une souplesse réelle mais inégalement appliquée

Si l’idée séduit, sa mise en œuvre varie fortement d’une administration à l’autre. Dans la fonction publique territoriale, l’accord de l’employeur est indispensable. Or, dans les petites collectivités, où les effectifs sont déjà réduits, accorder un temps partiel peut désorganiser les services. Résultat : les agents de catégorie C, souvent dans des fonctions essentielles mais pénibles, sont les moins concernés. La retraite progressive reste donc un privilège pour les postes administratifs les plus stables.

Des démarches techniques qui rebutent les petites structures

La mise en place du dispositif impose un suivi administratif rigoureux : déclaration à la CNRACL ou SRE, gestion du temps de travail, coordination avec les caisses de retraite. Pour les collectivités sans service RH solide, c’est un vrai casse-tête. La complexité des circuits (fonctionnaires d’État, territoriaux, contractuels…) décourage certains employeurs. Et malgré des outils numériques annoncés, le processus reste peu fluide. Ce frein administratif contribue à limiter la portée du dispositif sur le terrain.

Un gain financier limité pour les plus modestes

Travailler moins, c’est logiquement gagner moins. Si le cumul pension partielle et salaire réduit permet une transition, il ne compense pas toujours les charges financières. Pour les agents modestes ou avec des crédits en cours, le manque à gagner est important. Seuls ceux qui approchent du taux plein ou peuvent surcotiser y trouvent vraiment leur compte. Finalement, la retraite progressive semble davantage bénéficier aux cadres et catégories A qu’aux agents plus vulnérables financièrement. Retrouvez également notre article sur France Travail, CAF, impôts, retraite : comment être aidé gratuitement pour ne plus perdre vos droits.

Une réponse inadaptée à l’usure professionnelle

Dans les métiers pénibles – voirie, entretien, aide à domicile – la retraite progressive n’apporte pas la réponse attendue. Ces agents, souvent usés physiquement, auraient besoin d’une sortie de carrière protégée. Or, ce sont eux qui ont le moins accès au dispositif, faute d’accord de l’employeur ou de conditions remplies. En l’état, la retraite progressive ressemble plus à une rustine pour cadres fatigués qu’à une véritable réponse sociale aux fins de carrière difficiles dans la fonction publique.

Conclusion

La retraite progressive dans la fonction publique est une avancée… mais encore très imparfaite. Elle offre de la souplesse aux mieux armés, sans corriger les inégalités d’accès ni répondre aux réalités de terrain les plus dures. Pour qu’elle devienne un véritable levier social, elle devra être simplifiée, mieux financée et accessible aux catégories les plus exposées. Et vous, pensez-vous que cette mesure est adaptée à votre situation ou à celle de vos collègues ? Partagez vos impressions.

Jacqueline

Experte en entrepreneuriat, offrant des conseils pratiques pour aider les entrepreneurs à développer et réussir leurs entreprises.

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Dans la même catégorie

Vous avez des questions ou un projet en tête ?

8mars15h40.fr 2025 Tous droits réservés

0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x