Sébastien Lecornu promet un geste fort pour les retraitées. Mais derrière l’annonce, les syndicats voient une manœuvre politique plus qu’une avancée réelle.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu promet une amélioration des retraites pour les femmes dans le budget 2026 de la Sécurité sociale. Une déclaration à haute portée symbolique, à quelques jours d’une nouvelle mobilisation sociale. Mais pour les syndicats, cette annonce cache surtout un manque d’ambition — et beaucoup de flou.
Une lettre, une promesse… et une polémique en germe
Une main tendue avant la tempête sociale
Dans un courrier adressé aux organisations syndicales, Sébastien Lecornu s’engage à inscrire dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026 des mesures spécifiques en faveur des femmes retraitées. L’objectif affiché : mieux prendre en compte la maternité et l’usure professionnelle dans le calcul des droits à pension.
Cette annonce s’inscrit dans la continuité des travaux du “conclave des retraites”, initié par François Bayrou, qui n’avait abouti à aucun consensus.
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Une mesure phare : un calcul plus favorable pour les mères
Réduire le nombre d’années retenues pour le calcul
Aujourd’hui, la pension de retraite est calculée sur les 25 meilleures années de revenus. La réforme en préparation prévoit :
- 24 années retenues pour les femmes ayant eu un enfant,
- 23 années pour celles ayant deux enfants ou plus.
Ce changement pourrait avoir un impact concret sur les pensions les plus modestes, souvent marquées par des interruptions ou des temps partiels liés à la maternité.
Mais les syndicats jugent cette mesure insuffisante et trop ciblée, alors que la réforme de 2023 a déjà prolongé l’âge de départ et durci les règles d’accès à la retraite anticipée.
Une volonté de relancer le dialogue social
Pénibilité, carrières hachées, ruptures conventionnelles
Dans son courrier, Lecornu ne s’arrête pas aux mères de famille. Il évoque aussi la pénibilité, l’usure professionnelle et les ruptures conventionnelles, autant de sujets sensibles dans le climat social actuel. Le chef du gouvernement souhaite rouvrir un dialogue social mis à mal depuis la réforme.
Mais pour de nombreux observateurs, il s’agit surtout d’un calendrier politique bien calculé, à quelques mois du débat budgétaire et dans un contexte de fronde syndicale persistante.
Une annonce qui ne fait pas taire les critiques
« Symbolique mais sans effet structurant »
Pour les syndicats, le geste est perçu comme cosmétique. La mesure ne compense ni la suppression des régimes spéciaux, ni l’augmentation de l’âge légal. Ils réclament toujours l’abrogation pure et simple de la réforme de 2023, jugée injuste, notamment pour les femmes aux carrières fragmentées.
Des associations féministes, de leur côté, dénoncent l’absence de prise en compte des inégalités structurelles, comme les écarts salariaux ou le travail invisible effectué par les femmes tout au long de leur vie.
Votre avis compte !
La promesse d’un calcul allégé pour les mères dans le cadre des retraites pourrait alléger certaines pensions… mais pour beaucoup, elle ressemble à un écran de fumée.
Vous êtes concernée par une carrière hachée, un congé parental ou un départ retardé ? Partagez votre situation en commentaire. Nous analyserons ensemble si cette future mesure pourrait vraiment changer quelque chose pour vous.
