Alors que le gouvernement tente de redresser les finances publiques, le projet de budget 2026 prévoit plusieurs mesures aux conséquences directes pour les Français. Si l’État espère ainsi économiser plusieurs milliards, les ménages, eux, risquent d’en faire les frais. Entre fiscalité figée, prestations gelées et nouvelles taxes, ce sont des arbitrages lourds qui s’annoncent. Voici les six réformes phares à surveiller de près.
1. Gel du barème de l’impôt sur le revenu : l’inflation sans protection
Le gouvernement propose de figer le barème de l’impôt sur le revenu en 2026. En clair, il ne serait plus indexé sur l’inflation, ce qui entraînerait une hausse mécanique de l’impôt pour des milliers de contribuables. Environ 150 000 à 200 000 foyers risquent de devenir imposables uniquement parce que leur salaire augmente nominalement. Si certains députés militent pour une indexation partielle, l’incertitude demeure, et cette mesure pourrait fragiliser encore davantage les classes moyennes. Découvrez notre article sur les retraites 2026 : la double peine qui menace le pouvoir d’achat de milliers de retraités.
2. Prestations sociales et retraites gelées : la double peine pour les plus fragiles
Pas de revalorisation prévue en 2026 pour les retraites de base et les prestations sociales (RSA, AAH, allocations familiales). L’objectif : économiser 3,6 milliards d’euros. Mais pour les bénéficiaires, cela signifie un pouvoir d’achat en recul, surtout si l’inflation poursuit sa hausse. Les retraités du privé ne sont pas épargnés : leur complémentaire Agirc-Arrco est elle aussi gelée depuis novembre 2025, suite à une décision des partenaires sociaux.
3. Abattement fiscal des retraités : vers une réforme défavorable
La suppression de l’abattement de 10 % sur les pensions au profit d’un forfait fixe de 2 000 € par personne était à l’étude. Bien qu’écartée temporairement en commission, cette idée pourrait revenir par amendement. Elle désavantagerait fortement les retraités aux pensions supérieures à 20 000 € annuels, en alourdissant leur base imposable. Les retraités modestes pourraient y gagner, mais l’immense majorité risquerait de payer davantage d’impôt.
4. Contribution sur les hauts revenus : une pression qui se confirme
La contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), introduite en 2025, sera reconduite. Elle impose un taux minimal d’imposition de 20 % aux foyers gagnant plus de 250 000 € (célibataires) ou 500 000 € (couples). Un acompte de 95 % devra être réglé en décembre 2026. L’État espère en tirer 1,5 milliard d’euros. Même si cette mesure concerne peu de Français, elle confirme une pression accrue sur les foyers aisés, sans pour autant épargner les autres.
5. Dons aux associations : une incitation fiscale renforcée
Le plafond pour la réduction Coluche passe de 1 000 à 2 000 €. Ainsi, les dons aux associations d’aide aux personnes en difficulté bénéficieront d’une réduction fiscale de 75 % jusqu’à 2 000 € versés. Une mesure qui vise à soutenir la générosité en fin d’année. Cela reste une bonne nouvelle pour les associations, même si la question des niches fiscales continue d’alimenter les débats à Bercy.
6. Taxe colis de 2 € sur les importations asiatiques : le e-commerce visé
Une nouvelle taxe forfaitaire de 2 € pourrait s’appliquer à chaque petit colis importé depuis des plateformes extra-européennes, principalement asiatiques. Si le colis transite par un entrepôt européen, la taxe serait réduite à 0,50 €. Payée par les plateformes, elle risque fort d’être répercutée sur les consommateurs. Les Français adeptes d’achats sur Temu, Shein ou AliExpress verront probablement leur facture augmenter à partir de 2026. Retrouvez également notre article sur le budget 2026 : le gouvernement serre la vis… et votre portefeuille en prend un coup.
Une politique de rigueur budgétaire… aux effets très concrets
Ces six mesures révèlent un tournant budgétaire clair : assainir les comptes de l’État en réduisant les dépenses sociales et en élargissant la base imposable. Les économies réalisées profitent au budget national, mais pèsent sur les finances des ménages, qu’ils soient retraités, salariés ou contribuables moyens. L’équilibre semble fragile entre rigueur fiscale et préservation du pouvoir d’achat.
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