Un nouveau crédit d’impôt de 25 % vient d’être voté pour les frais en Ehpad, visant à mieux soutenir les familles les plus modestes. Dans le cadre du budget 2026, l’Assemblée nationale a adopté de justesse une mesure transformant l’actuelle réduction d’impôt pour frais d’hébergement en Ehpad en un crédit d’impôt, élargissant ainsi le bénéfice à des foyers non imposables. Ce changement structurel devrait alléger la charge financière de nombreuses familles, jusqu’ici exclues du dispositif.
Un crédit d’impôt élargi aux ménages non imposables
Jusqu’à présent, seuls les contribuables imposables pouvaient bénéficier d’une réduction fiscale équivalente à 25 % des frais d’Ehpad. Désormais, cette aide devient un crédit d’impôt, ce qui permet aux ménages non imposables d’en profiter également. Cette évolution vise à corriger une inégalité d’accès à l’aide publique, particulièrement criante pour les familles les plus modestes qui, bien qu’éligibles à certaines aides sociales, restaient exclues de cet avantage fiscal ciblé. Découvrez notre article sur les impôts 2026 : 200 000 ménages vont devoir payer plus à cause du gel du barème.
Une adoption tendue malgré le soutien transpartisan
La mesure a été portée par la France Insoumise et soutenue par une coalition inhabituelle incluant l’extrême droite et une partie de la gauche, à l’exception des socialistes. Ces derniers défendaient une alternative sous forme de crédit d’impôt dégressif en fonction des revenus. Le gouvernement, quant à lui, s’est montré défavorable, soulignant son coût estimé à 600 millions d’euros et les risques qu’il ferait peser sur les objectifs de réduction du déficit public.
Le gouvernement met en garde sur la soutenabilité budgétaire
Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, a rappelé que l’État prévoyait déjà 1,5 milliard d’euros supplémentaires pour la branche autonomie dans le budget de la Sécurité sociale. Elle a dénoncé une multiplication des niches fiscales, estimant qu’elle pourrait mettre en péril la durabilité du système social. Selon elle, les personnes non imposables reçoivent déjà des aides supérieures, et un tel crédit viendrait créer un effet de double avantage mal calibré.
Une mesure symbolique… mais fragilisée par le 49.3 ?
Cette proposition n’en est pas à sa première tentative. Déjà adoptée dans des versions précédentes du budget, elle n’avait jamais été retenue dans la version finale, souvent arbitrée par le 49.3. Le gouvernement pourrait donc écarter de nouveau cette mesure au moment de l’adoption définitive. Reste à savoir si la pression politique croissante autour des conditions de vie en Ehpad suffira cette fois à imposer cette avancée sociale dans le texte final.
Une avancée sociale au cœur des débats sur la dépendance
Ce crédit d’impôt intervient dans un contexte où les coûts en établissement spécialisé explosent, rendant l’accès à un Ehpad de qualité difficile pour de nombreux foyers. Cette nouvelle aide fiscale pourrait redonner un peu de souffle à ceux qui n’ont pas d’autres solutions que l’accueil en institution. En ciblant directement les dépenses d’hébergement, elle agit là où les aides classiques ne suffisent plus, et pourrait devenir un levier clé du virage domiciliaire. Retrouvez également notre article sur le rejet du gel de l’impôt : les députés défient le gouvernement sur le pouvoir d’achat, qui va vraiment en profiter ?
Conclusion
Ce nouveau crédit d’impôt de 25 % représente une avancée majeure pour l’inclusion des foyers modestes dans la politique de soutien à la dépendance. Reste à savoir s’il survivra aux arbitrages finaux du budget 2026. Et vous, pensez-vous que cette mesure est un pas suffisant vers plus de justice sociale ? Partagez votre avis en commentaire.
