Le budget 2026 prévoit une réforme sans précédent des affections longue durée (ALD), avec des impacts directs sur les remboursements, les impôts et les dépenses des malades chroniques. Près de 14 millions de Français atteints de maladies chroniques pourraient voir leur prise en charge médicale profondément modifiée dès l’an prochain. Dans le cadre du PLFSS 2026, le gouvernement entend revoir le fonctionnement du régime ALD, avec à la clé un reste à charge en hausse, la fin de certains avantages fiscaux et une limitation des soins couverts.
Pourquoi le gouvernement cible les ALD en 2026
Face à un déficit de 16 milliards d’euros, l’exécutif veut réduire de 5 milliards les dépenses de santé. Au cœur de cette stratégie : le régime des affectations longue durée, qui représente à lui seul près de 123 milliards d’euros de remboursements. En comparaison avec d’autres pays comme l’Allemagne, où le taux d’ALD est bien plus faible, la France est jugée trop généreuse et veut donc resserrer les critères et les droits associés. Découvrez notre article sur l’aide à la garde : la réforme CAF qui va enfin soulager les familles en garde alternée en décembre 2025.
Ce qui va changer dans vos remboursements
Parmi les principales mesures annoncées : doublement des franchises médicales (consultations, médicaments, soins paramédicaux), hausse du forfait hospitalier et limitation du remboursement à 100 % aux seuls soins liés à la pathologie ALD. Par exemple, un antibiotique prescrit hors ALD ne sera plus intégralement remboursé. Les patients déjà fragilisés verront leur budget santé fortement augmenté, notamment les polymédiqués et les seniors.
Fin de l’exonération fiscale pour les arrêts maladie
Autre changement majeur : les indemnités journalières perçues en ALD seront désormais imposables, comme n’importe quel revenu. Cette suppression de la niche fiscale est justifiée par le gouvernement au nom de l’équité. Mais pour les personnes en arrêt de longue durée, cela représentera une perte de pouvoir d’achat significative. L’État espère économiser 700 millions d’euros grâce à cette mesure controversée.
Des patients en rémission sortis du dispositif
La réforme prévoit également la sortie automatique du régime ALD pour les patients considérés en rémission complète. Objectif affiché : réserver le statut aux cas réellement actifs. Toutefois, cela inquiète les associations de patients, qui craignent des retards dans la réattribution des droits en cas de rechute, et une rupture de la continuité des soins pour les personnes stabilisées mais encore vulnérables.
Qui seront les plus touchés par cette réforme ?
Les personnes âgées avec plusieurs pathologies, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires ou neurodégénératives, seront les plus exposées à l’augmentation du reste à charge. Selon les estimations, un patient ALD paie déjà en moyenne 1 055 € par an malgré les aides actuelles. Avec ces nouvelles mesures, cette somme pourrait grimper de plusieurs centaines d’euros, incitant certains à renoncer à se soigner. Retrouvez également notre article sur la suspension de la réforme des retraites.
Conclusion
Si elle est adoptée, cette réforme de l’ALD modifiera profondément l’accès aux soins des malades chroniques en 2026. Hausse des coûts, fin d’exonérations et nouvelles conditions d’accès : autant de changements qui interrogent sur la justice sociale du dispositif. Et vous, êtes-vous concerné par ces mesures ? Votre avis nous intéresse, partagez-le en commentaire.
