Depuis son lancement début 2025, France Travail ne cesse de transformer le paysage du chômage en France. Objectif affiché : un retour plus rapide à l’emploi. Mais derrière cette ambition se cache un durcissement des règles, qui pourrait coûter cher à de nombreux allocataires.
Voici ce qui change… et pourquoi vous pourriez être concerné.
Des conditions d’accès plus strictes
Depuis la réforme, ouvrir des droits à l’assurance chômage est devenu plus difficile :
- Avoir travaillé au moins 8 mois sur les 20 derniers mois (contre 6 mois auparavant) ;
- La durée d’indemnisation passe de 18 à 15 mois pour la plupart des allocataires ;
- Un mécanisme de réduction automatique de 25 % de l’indemnisation si le chômage passe sous les 9 % ;
- Le calcul se base désormais sur 30 jours par mois, réduisant légèrement les montants annuels ;
- Les profils non linéaires (intérimaires, saisonniers, artistes…) sont particulièrement affectés.
Résultat : les demandeurs d’emploi au parcours irrégulier sont les plus exposés à une perte partielle ou totale de leurs droits.
À lire aussi: Taxe foncière 2025 : voici les deux dates à ne pas rater sous peine de payer 10 % de plus
Un contrat d’engagement… sinon rien
Tout demandeur d’emploi doit désormais signer un contrat d’engagement personnalisé, après un entretien avec un conseiller France Travail. Ce plan peut inclure :
- Ateliers obligatoires ;
- Formations ;
- Missions ponctuelles ou bénévolat.
En cas de non-respect, les sanctions tombent rapidement :
- Avertissement ;
- Suspension temporaire des allocations ;
- Suppression totale après plusieurs refus.
“On met la pression sur les chômeurs au lieu de les accompagner durablement”, déplore une association d’aide à l’emploi.
RSA : obligations renforcées
Tous les bénéficiaires du RSA sont désormais automatiquement inscrits à France Travail. Ils doivent :
- Signer un contrat d’engagement ;
- Participer à des activités obligatoires (jusqu’à 15–20h par semaine dans certains départements) ;
- Suivre un accompagnement renforcé vers les métiers en tension.
Cette réforme vise à uniformiser les parcours, mais alarme certaines associations, qui pointent un risque de stigmatisation et de sanctions injustes.
Des dispositifs selon le profil
France Travail a tout de même prévu quelques mesures ciblées :
- Seniors (57 ans et +) : Le dispositif Bonus Emploi 57+ permet de cumuler allocation et revenus pendant 12 mois.
- Jeunes : Accompagnement via les Missions Locales (stages, formations, mise en réseau).
- Saisonniers : Des adaptations pour tenir compte de la cyclicité de leurs contrats.
Mais là encore, certains professionnels du secteur dénoncent un manque de moyens pour appliquer ces programmes efficacement.
Vers un chômage sous conditions
La réforme France Travail marque un tournant : les droits au chômage deviennent conditionnels à un engagement actif. Un virage que le gouvernement assume, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de tension sur certains secteurs.
Mais pour les demandeurs d’emploi, la pression monte : entre contrôles renforcés, nouvelles règles de calcul et risque de radiation, la moindre erreur peut coûter cher.
Ce qu’il faut retenir
Ce qui change :
- Nouveaux critères d’éligibilité (8 mois sur 20)
- Durée d’indemnisation réduite
- Contrat d’engagement obligatoire
- Sanctions progressives mais sévères
Des dispositifs selon l’âge ou le profil existent, mais restent limités.
Le conseil : restez à jour, respectez vos obligations, et rapprochez-vous de votre conseiller France Travail pour sécuriser vos droits.
Vous êtes concerné ? N’hésitez pas à partager cet article avec vos proches ou collègues pour les aider à mieux comprendre ces évolutions.
