Dans un contexte budgétaire tendu, les retraités entrent dans le viseur des autorités. La Cour des comptes lance une nouvelle vague de contrôles ciblant plus de 2 millions de bénéficiaires, en particulier les pensionnés résidant à l’étranger et ceux en cumul emploi-retraite. Objectif : mettre fin aux versements injustifiés et renforcer la transparence du système.
Pourquoi cette vague de contrôles maintenant ?
Après les chômeurs et les allocataires du RSA, c’est au tour des retraités d’être scrutés.
La Cour des comptes estime que près de 60 millions d’euros sont versés chaque année à tort, en particulier à des personnes décédées non signalées ou hors des critères d’éligibilité. Un chiffre jugé inacceptable alors que les régimes de retraite font face à des déficits chroniques.
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Qui est concerné par ces contrôles ?
Deux profils sont particulièrement ciblés :
- Les retraités vivant à l’étranger : environ 1 million de Français perçoivent leur pension tout en résidant hors de France, notamment au Maroc, en Algérie, au Portugal ou en Espagne.
- Les retraités en cumul emploi-retraite, dont certains perçoivent plus de 100 000 € par an grâce à la combinaison de leur pension et de leur activité professionnelle.
Des justificatifs obligatoires sous peine de suspension
Dès 2026, pour continuer à percevoir leur pension, les retraités concernés devront impérativement fournir :
- Un certificat de vie à jour,
- Une pièce d’identité valide,
- Un acte de naissance récent.
Le tout dans un délai maximal de trois mois, sans quoi le versement de la pension sera automatiquement suspendu. Cette mesure vise à éviter les fraudes mais inquiète les plus vulnérables, en particulier ceux isolés ou peu familiers avec les démarches administratives à l’étranger.
Vers la fin de l’abattement fiscal de 10 % ?
Autre changement à l’étude : la suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions, appliqué jusqu’ici pour alléger la facture d’impôt des retraités. Si elle entre en vigueur dès 2026, cette mesure impacterait directement le pouvoir d’achat des pensionnés, même pour ceux résidant en France.
Le cumul emploi-retraite dans le viseur
De plus en plus de retraités continuent à travailler après la liquidation de leurs droits, notamment dans les professions libérales. Si le cumul emploi-retraite est légal, la Cour des comptes souhaite mieux encadrer ce dispositif pour éviter les « effets d’aubaine ». En ligne de mire : une révision des plafonds de revenus et une justification renforcée du recours à ce mécanisme.
Un signal fort en faveur de l’équité
Cette nouvelle stratégie vise autant à lutter contre les fraudes qu’à réaffirmer les principes d’équité entre tous les cotisants. Pour le gouvernement, chaque euro doit être traçable, justifié et versé à bon droit. Mais cette exigence de rigueur pourrait compliquer la vie de nombreux retraités modestes ou éloignés des administrations françaises.
Ce qu’il faut retenir
- Contrôles renforcés sur plus de 2 millions de retraités
- Justificatifs obligatoires à fournir sous 3 mois pour les résidents à l’étranger
- Suspension automatique des pensions en cas de non-réponse
- Fin de l’abattement fiscal de 10 % envisagée pour 2026
- Encadrement du cumul emploi-retraite à venir
Ces nouvelles mesures vous semblent-elles justifiées ou excessives ? Partagez votre avis en commentaire.
