Alors que le gouvernement prévoit de suspendre certaines mesures de la réforme des retraites de 2023, les travailleurs ayant commencé leur carrière avant 21 ans – dits « carrières longues » – ne bénéficieront pas de ce gel temporaire. Une décision qui suscite l’incompréhension, notamment du côté du Parti socialiste.
Que prévoit le gouvernement ?
Dans une lettre rectificative au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, l’exécutif propose de geler l’évolution de l’âge légal de départ à la retraite et la durée de cotisation issue de la réforme de 2023.
Mais ce gel ne s’applique pas aux carrières longues, sauf dans un cas très précis : les mères de famille, dont les droits pourraient être recalculés pour prendre en compte les interruptions de carrière dues à la maternité.
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Les carrières longues, grandes oubliées de la suspension
Ceux qui avaient droit au dispositif « carrière longue » – c’est-à-dire les assurés ayant commencé à travailler avant 20 ou 21 ans – devront continuer à suivre le calendrier de la réforme Borne, avec un allongement de la durée de cotisation ou un départ retardé.
« Les carrières longues ne sont pas impactées par la suspension », a confirmé une source proche du gouvernement.
Une position également validée par Cyril Chabanier, président de la CFTC, après une rencontre avec le ministre du Travail.
Pourquoi cette exclusion pose problème
- Les carrières longues font partie des publics les plus touchés par le report de l’âge de départ à la retraite.
- Ces personnes ont souvent commencé à travailler tôt, parfois dans des métiers pénibles, et cotisé bien au-delà des 42 ou 43 années requises.
- En ne les incluant pas dans la suspension, le gouvernement envoie un signal d’iniquité, selon plusieurs responsables politiques et syndicaux.
La gauche monte au créneau
Le Parti socialiste, soutien clé de la suspension partielle de la réforme, demande que les carrières longues soient elles aussi intégrées au dispositif.
« On ne peut pas geler la réforme pour certains et l’imposer aux autres. C’est une question de justice sociale », plaide un député socialiste.
Et maintenant ?
Le texte est encore en discussion, et les amendements parlementaires à venir pourraient modifier la donne. Mais pour l’heure, les règles de la réforme Borne continuent de s’appliquer aux carrières longues, y compris le passage progressif de la durée de cotisation à 172 trimestres pour une retraite à taux plein.
En résumé
| Situation | Conséquences |
|---|---|
| Carrière longue | Pas concernée par la suspension de la réforme |
| Mère de famille avec enfants | Possibilité de départ anticipé via recalcul |
| Réforme de 2023 | Toujours applicable pour les carrières longues |
| Demandes PS et syndicats | Intégrer les carrières longues au gel prévu |
Le débat reste ouvert : à l’Assemblée nationale, les prochaines semaines seront décisives pour les centaines de milliers d’actifs concernés. En attendant, la vigilance reste de mise, notamment pour ceux qui planifient un départ dans les deux à trois prochaines années.
