Annoncée entre +0,5 % et +0,9 %, la revalorisation des pensions complémentaires Agirc‑Arrco peine à convaincre. Pour beaucoup de retraités du privé, cette hausse ne compense pas l’inflation du quotidien.
Une hausse automatique… mais très modérée
Le 1er novembre 2025, plus de 14 millions de retraités du secteur privé verront leur pension complémentaire Agirc‑Arrco augmenter.
Mais le taux de revalorisation, attendu entre +0,5 % et +0,9 %, suscite déception et inquiétude, notamment chez les retraités aux revenus modestes.
« Quelques euros en plus par mois, c’est dérisoire quand tout augmente », déplore une allocataire contactée par une association de défense des retraités.
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Une formule de calcul qui freine mécaniquement la hausse
Depuis l’accord national interprofessionnel d’octobre 2023, la revalorisation Agirc‑Arrco suit une règle stricte :
- Inflation hors tabac
- Moins 0,4 point
- Avec une marge d’ajustement de ±0,4 point, selon la situation financière du régime
En 2025, avec une inflation estimée à 0,9 %, le taux de hausse sera donc plafonné à 0,9 %, au mieux.
Cette méthode crée un décalage structurel entre l’évolution des prix et l’augmentation réelle des pensions complémentaires.
Des hausses faibles pour les pensions modestes
| Montant de pension | Hausse estimée mensuelle (min/max) | Hausse annuelle estimée |
|---|---|---|
| 600 € | +3,00 € à +5,40 € | +36 € à +64,80 € |
| 1 000 € | +5,00 € à +9,00 € | +60 € à +108 € |
| 1 500 € | +7,50 € à +13,50 € | +90 € à +162 € |
Des montants jugés nettement insuffisants face à l’explosion du coût de l’alimentation, de l’énergie ou des assurances santé.
Un sentiment d’injustice face aux retraites de base
Contrairement à l’Agirc‑Arrco, la retraite de base (versée par la Cnav) est revalorisée au 1er janvier en fonction de l’indice des prix à la consommation.
Elle suit donc de plus près l’inflation réelle, créant un déséquilibre entre les deux composantes de la retraite des salariés du privé.
Pour de nombreux retraités, cela alimente un sentiment d’iniquité, alors que leur retraite complémentaire peut représenter jusqu’à 60 % de leurs revenus.
Les associations de retraités montent au créneau
Plusieurs fédérations et collectifs réclament :
- Une réforme de la méthode de calcul Agirc‑Arrco
- Une revalorisation exceptionnelle pour les petites pensions
- Une meilleure harmonisation entre retraites de base et complémentaires
« Les retraités ne veulent pas de primes ponctuelles, mais des hausses pérennes qui suivent vraiment le coût de la vie », martèle une porte-parole de la Confédération nationale des retraités.
À retenir
Si la revalorisation Agirc‑Arrco de novembre 2025 est bien confirmée, elle risque de laisser un goût amer à de nombreux retraités du privé. À l’heure où les dépenses de première nécessité explosent, une hausse de quelques euros par mois ne suffit plus à maintenir le pouvoir d’achat.
